Ouest France
Parfum. De Dinard, Divine s’exporte et atteint 50 000 clients dans le monde
Yvon Mouchel, divin créateur de parfums.
Juliette Perrot.
Née dans la cité balnéaire de Dinard, la marque de parfum Divine s’exporte aujourd’hui dans le monde entier.
À l’angle de la rue de la Paix et de la rue du Maréchal Leclerc, la parfumerie Divine s’est mise à l’heure estivale. Dans la vitrine protégée par un store blanc, des flacons de parfum translucides sont exposés sous des ombrelles.
À l’intérieur, L’Infante, L’Âme soeur et La Spirituelle côtoient L’Homme de coeur, L’Homme sage et L’Homme infini. En tout, ils sont onze parfaitement alignés sur les étagères : six parfums pour femme, et cinq pour homme.
Une parfumerie en bord de mer
« Tout est parti d’une envie de créer des parfums d’exception », explique Yvon Mouchel lorsqu’on lui demande de retracer l’histoire de Divine. En 1986, le créateur se lance, fort de son expérience de chef de produits chez L’Oréal. « J’ai découvert que je prenais beaucoup de plaisir à ce que je faisais, et j’ai donc décidé de monter ma propre affaire », se souvient-il.
Direction Dinard pour le parfumeur, où un agent d’affaires lui propose une parfumerie au bord de la mer : « J’y suis venu un dimanche, il faisait très beau, le sable était tout blond, et je me suis dit que ce serait bien de démarrer là. »
Quelques-unes des créations de la parfumerie Divine.
« Je ne vends que ce que j’aime »
« Un parfum se crée avec des matières premières, des matières synthétiques, et surtout avec du temps », insiste Yvon Mouchel. Trois ans en moyenne : c’est le temps qu’il lui faut pour élaborer une nouvelle création.
Pour l’aider dans sa tâche, deux nez l’accompagnent au quotidien : Yann Vasnier, un Breton qui a fait une grande partie de sa carrière aux États-Unis, et Richard Ibanez, originaire de Grasse, en Provence, la ville des parfums.
« Je viens d’un univers marketing mais j’ai décidé d’abandonner toute stratégie commerciale, souligne Yvon Mouchel. Je ne vends que ce que j’aime, je ne lance que ce que j’aime, rien n’est calculé. »
Un principe qu’il applique à la lettre, à en juger par sa dernière création, L’Homme accompli, dont les notes cuivrées sont très prononcées.
50 000 clients à travers le monde
Depuis l’acquisition de sa boutique dinardaise, Yvon Mouchel a fait prospérer sa marque. Quelques kilomètres plus loin, à Saint-Malo, il possède un deuxième magasin devant lequel passent chaque année des millions de visiteurs.
« L’été, nous distribuons aux vacanciers des cartes parfumées qui voyagent dans le monde entier, explique-t-il. C’est comme ça que nous avons commencé à envoyer nos produits par correspondance et à avoir des distributeurs à l’étranger. » Pari réussi pour le parfumeur, qui compte aujourd’hui 50 000 clients à travers le monde.
12
En France, les parfums estampillés Divine ne sont vendus que dans les boutiques officielles. «Pas de distributeurs, pas de publicités, précise Yvon Mouchel. Uniquement les gens qui viennent à nous et le bouche-à-oreille, qui est très efficace. »
Paris, Lyon, Bordeaux, Nantes, Toulouse, Caen… La marque possède déjà plusieurs boutiques aux six coins de l’Hexagone. Quand on l’interroge sur d’éventuelles ouvertures à venir, Yvon Mouchel se contente d’un mystérieux « peut-être ». De l’air de celui qui n’en dira décidément pas plus sur ses secrets de fabrication.